lundi, septembre 16, 2024
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Certaines équipes en exil au Maroc, lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Zone Afrique

Dix sept équipes nationales joueront loin de leur public, à cause des stades non homologués par les instances internationales de football. Questionnement autour de ces exigences.

On ne refera pas ici le procès des cahiers de charges imposés par la Caf ou la Fifa pour la réception des matches de football ou l’organisation des compétitions. Mais revenons sur une question importante : A qui profite ces exigences en haute définition, consignées dans ce qu’on appelle « Cahier de Charges » ? Si c’était en faveur du public, on n’accepterait évidement pas, qu’une équipe nationale aille jouer très loin de ce même public, au nom d’un stade non homologué. Au mieux, on disqualifierait simplement l’équipe en question. On vous dira dans la foulée, que c’est pour la beauté du spectacle. Ce n’est pas très faux, mais entendons-nous que c’est parce que ce spectacle est vendu, et les acheteurs ont définit des standards, qui ne sont pas forcément arrimés aux intérêts des pauvres supporters, qui n’ont que l’envie de regarder leurs sélections nationales jouer. En fait, la commercialisation des droits de retransmission aux télévisions européennes qui sont entrées dans la danse, pour un public totalement diversifié, a obligé les instances internationales, à harmoniser les normes, sans tenir compte des réalités de chaque pays.

Il y a des pays, qui par leur population ou par la taille des compétitions locales qu’ils organisent, n’ont pas besoin d’un stade aux standards d’un pays plus peuplé, et où le développement du football est plus avancé. Remarquez simplement que la plupart des pays au Sud du Sahara, ayant organisé les Can il y a moins de dix ans, sont confrontés à des problèmes d’infrastructures. Justement parce que celles qui ont accueilli ces Can, font face après le déroulement de la compétition, à des sérieux problèmes d’entretien et sombrent dans l’abandon. Les Cas du Gabon et de la Guinée Equatoriale, sont éloquents à ce sujet. Mieux encore, le Stade Olembé à Yaoundé au Cameroun, qui a accueilli la Can il y a moins de deux ans, n’est pas homologué pour accueillir les matches. Pourtant, la finale de la Can s’y est jouée ! Le problème est clair, les cahiers de charges imposés aux Etats, sont au-dessus des besoins locaux. Et tous ces investissements, disparaissent ou entre dans un cycle de décrépitude, en attendant la prochaine compétition et le prochain cahier de charges. C’est en réalité, un « cahier de gaspillage » des ressources qui n’a rien à voir avec les attentes locales des supporters.

Le Maroc, terre d’exil des sélections !

Quelqu’un peut par exemple m’expliquer, comment un pays comme le Kenya, désigné pour être l’un des co-organisateurs de la Can 2027, ne peut accueillir à ce jour, aucun match à domicile pour stades non homologués, à moins de trois ans de la compétition qu’il va organiser ? Cela veut dire une seule chose, la construction d’un stade moderne aux dimensions et confort souhaités, n’est pas une priorité pour ce pays. Lui imposer des aménagements est une validation de la décrépitude des mêmes installations après la compétition et les gendarmes d’homologation partis. Même le frêle Soudan du sud, l’un des derniers arrivés dans la danse du football, s’est vu imposé la construction d’un stade aux normes. Après des multiples matches en « exil », il accueillera enfin le Soudan pour ces éliminatoires, dans un stade flambant neuf. C’est bien pour le spectacle à l’instant, mais la question est : Le Soudan du Sud aura-t-il les moyens à long terme de l’entretenir ? Ou même des compétitions de bonne facture, pour s’y déployer et rentabiliser ? J’en doute. Parce que même les pays comme le Cameroun qui a une tradition séculaire de football, a du mal à tenir depuis la fin de la Can, il y a deux années seulement ! C’est une hérésie qui ne profite qu’au marché du business autour du foot.

Le Maroc et l’Afrique du Sud, dont la qualité des infrastructures est permanente, sont le véritable El Dorado de ces éliminatoires. Le Royaume Chérifien a offert l’hospitalité à huit autres équipes pour ces deux journées des éliminatoires, et les montants de location vous donnent du tournis ! Cela veut dire donc qu’il peut avoir de l’argent pour une telle opération, mais pas pour des exigences d’entretien des stades plus grands. Les organisateurs, dont les confédérations, doivent s’adapter en urgence. Parce que par ailleurs, si l’un des objectifs du football est de donner du plaisir aux supporters, je ne comprends pas qu’on délocalise aussi facilement les matches de dix sept équipes que leurs supporters ne vont voir…qu’à la télé ! Ah voilà qui est donc clair. Dans la nouvelle architecture de l’économie du sport, voire le match à la télé est plus rentable pour l’organisateur que le voir en direct dans les stades. La Conséquence de tout cela aussi, est le détachement progressif des supporters pour leurs équipes nationales respectives. Les matches deviennent une activité banale comme toutes les autres, et à long terme, le football risque en souffrir. Lorsque j’ai lu et écouté l’entraineur namibien Collin Benjamin chez nos confrères du journal l’Equipe, j’ai eu un déchirement et un picotement. Quand il dit je cite : « Nous devons impliquer toutes les parties prenantes au sein du gouvernement, du secteur privé, tout ceux qui disent avoir le football dans leur cœur, car il n’y a aucun moyen de se qualifier pour la Coupe du monde en jouant dix matches à l’extérieur. Ce n’est pas possible tant que nous n’avons pas réparé les stades ». Il décrète quasiment l’état d’urgence…juste pour jouer dix matches ! Et après on fera quoi de ces stades ? On lancera le même Plan Marshall pour les entretenir ? Quelle est même la garantie de qualification pour un tel investissement ? Non, on se trompe de logique et de combat. La Caf et la Fifa doivent revoir leur niveau d’exigence, se rappeler que c’est pour leurs compatriotes que les équipes jouent et la délocalisation est une preuve du caractère facultatif de plus en plus affirmé du public.  Même dans des environnements modestes, il est possible d’avoir de bonnes retransmissions. Et tout le monde sortira gagnant. Chacun jouera à domicile…de ses intérêts ! En attendant, les supporters du Bénin, du Congo Brazzaville ou de Madagascar, avaleront pour ces deux journées, les couleuvres de la délocalisation.

Martin Camus MIMB

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1 COMMENTAIRE

  1. Monsieur Bertrand est un formateur incroyable et efficace , son équipe aussi , je vous conseille vivement de suivre sa formation .

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