On dit souvent qu’être artiste, c’est aussi être un écorché vif. En effet, fréquemment, les artistes relatent leurs expériences et les émotions vécues lors de celles-ci à travers leurs œuvres. Il est intéressant d’explorer le lien entre artiste et souffrance.
Quelque chose de viscérale
La douleur est le terreau de l’artiste.
Dalida
Comme le suggère Dalida, la douleur peut être un point de départ pour le créateur.
Souvent, pour la plupart des artistes et ce tout domaine confondu, il y a comme une urgence de catharsiser des sentiments et émotions intenses éprouvées suite à une expérience, négative ou positive.
Les artistes sont souvent caractérisés comme des êtres disposant d’une sensibilité exacerbée, donc ce n’est pas une réelle surprise au final si la plupart ne peuvent garder toutes ces émotions fortes pour elles-mêmes, mais au contraire plutôt en faire quelque chose, quelque chose de sublime.
Créer est salvateur après tout, et revigore l’artiste tel un sportif après une bonne séance transpirante et libératrice.
Un artiste, en créant un monde neuf, sauve à la fois lui-même et les autres.
André Maurois
Créer permet aussi de canaliser ses émotions et d’obtenir un meilleur équilibre émotionnel, tout en permettant se remettre certaines expériences de vie en perspective si les œuvres créées les reflètent.
Il y a aussi une question importante à se poser : si les œuvres sont autobiographiques ou non, si elles sont directement inspirées de la vie d’un artiste ou si elles émanent davantage de l’imagination.
Est-il nécessaire de souffrir pour créer ?
La souffrance se justifie dès qu’elle devient la matière première de la beauté.
Jean-Paul Sartre
Il s’agit d’une bonne question.
La création provient de diverses sources. Elle peut provenir d’une pure imagination par exemple, ou encore de réelles émotions éprouvées.
Néanmoins, nous ne pouvons pas nier l’impulsion que la souffrance peut donner à la naissance d’une œuvre artistique. Il s’agit d’une émotion intense, tellement intense qu’elle pousse un artiste à vouloir en faire quelque chose à tout prix.
Devrait-on alors, remercier et éprouver de la gratitude pour toute la douleur que l’on peut ressentir, notamment en tant qu’artiste ? Remercier cette douleur, d’avoir contribué à notre libération grâce à l’art et la remercier de nous avoir inspirés à concevoir un chef-d’œuvre ? Avec un peu de recul, peut-être que ceci est possible.
Au final, les manières de créer, les sources de création sont propres à chacun, car nos émotions, nos expériences de vie ainsi que notre conception du monde sont uniques.